Tourisme et sécurité dans le désert de Danakil en Éthiopie

28/09/2024

Le désert de Danakil, situé au nord-est de l'Éthiopie, est l'une des régions les plus fascinantes et inhospitalières du monde. Connu pour ses paysages volcaniques uniques, notamment le volcan Erta Ale et les formations géo-volcanologiques de Dallol, ce désert attire de plus en plus d'aventuriers et de scientifiques. Cependant, pendant de nombreuses années, la sécurité dans cette région a été un enjeu majeur en raison de deux conflits régionaux :

La guerre entre l'Éthiopie et l'Érythrée (1998-2000) : Ce conflit a pris fin avec la signature de l'accord de paix en 2018, marquant un tournant pour la sécurité dans cette région.

Le conflit dans la région du Tigré (2020-2022) : Ce conflit a provoqué des instabilités et des restrictions de voyage dans la zone.

Depuis la fin de ces deux conflits, la sécurité s'est grandement améliorée. Le gouvernement éthiopien, en collaboration avec les autorités locales Afars, a pris des mesures pour assurer la protection des touristes. Les routes sont surveillées, et les guides locaux sont à nouveau autorisés à accompagner les voyageurs dans cette région désormais plus sûre. Il n'est plus nécessaire que les groupes de touristes soient accompagnés par des militaires, un signe clair du retour à la stabilité dans le Danakil. Le Danakil est redevenu une destination prisée pour ses merveilles naturelles, offrant une expérience unique aux amateurs de paysages extrêmes.

Historique des deux conflits :

La guerre entre l'Éthiopie et l'Érythrée (1998-2000) 
Ce conflit, l'un des plus sanglants de la fin du 20e siècle en Afrique, trouve ses racines dans des tensions territoriales non résolues, remontant à l'indépendance de l'Érythrée en 1993 après des décennies de lutte contre l'Éthiopie. Le principal point de discorde concernait la frontière, notamment autour de la petite ville de Badme, que les deux nations revendiquaient. Le conflit a officiellement commencé en mai 1998, et ce qui semblait être une escarmouche localisée s'est rapidement transformé en une guerre totale, impliquant des centaines de milliers de soldats des deux côtés.

Les pertes humaines furent lourdes, avec des dizaines de milliers de morts estimés de chaque côté. Les infrastructures des régions touchées furent dévastées, et des populations civiles furent déplacées en grand nombre. Malgré plusieurs tentatives diplomatiques, dont celles de l'ONU et de l'OUA, les hostilités se sont poursuivies jusqu'en 2000.

Le conflit s'est terminé en juin 2000 avec la signature de l'Accord d'Alger, sous l'égide des Nations Unies. Cet accord a permis un cessez-le-feu et la mise en place d'une commission frontalière pour délimiter la frontière contestée, notamment autour de Badme. La Mission des Nations Unies en Éthiopie et en Érythrée (MINUEE) a été chargée de surveiller la zone tampon. En 2002, la commission a statué en faveur de l'Érythrée, mais malgré cette décision, les relations entre les deux pays sont restées tendues jusqu'à 2018, lorsque le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a accepté de reconnaître Badme comme faisant partie de l'Érythrée. Cette réconciliation, formalisée par la signature d'une déclaration de paix en 2018, a marqué la fin officielle du conflit, ouvrant la voie à la réouverture des ambassades, des relations commerciales et des routes frontalières. Abiy Ahmed a reçu le prix Nobel de la paix en 2019 pour ses efforts de réconciliation.

Le conflit dans la région du Tigré (2020-2022)
Le conflit dans le Tigré, l'un des plus violents des dernières décennies en Éthiopie, a éclaté en novembre 2020 lorsque le gouvernement éthiopien a lancé une offensive militaire contre le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), qui contrôlait la région. Le TPLF, autrefois au pouvoir pendant plusieurs décennies, avait perdu de son influence après l'arrivée au pouvoir d'Abiy Ahmed en 2018. La guerre a commencé après des élections régionales controversées en septembre 2020. Les tensions se sont transformées en conflit armé après que des forces tigréennes ont attaqué une base de l'armée fédérale, déclenchant une réponse militaire massive. Les forces érythréennes se sont jointes à l'armée éthiopienne, intensifiant encore les combats.

Le conflit a provoqué des milliers de morts, des millions de déplacés, et une crise humanitaire majeure. Malgré des victoires initiales de l'armée fédérale, le TPLF a repris le contrôle de la capitale régionale, Mekele, en 2021, menaçant la stabilité du pays. Après deux ans de combats, les deux parties ont entamé des négociations sous l'égide de l'Union africaine. Le 2 novembre 2022, un accord de paix a été signé à Pretoria, en Afrique du Sud, instaurant un cessez-le-feu permanent. L'accord prévoyait le désarmement progressif des forces tigréennes, le rétablissement de l'autorité fédérale dans la région du Tigré et la mise en place de mécanismes de surveillance pour garantir la paix.

Depuis la signature de cet accord, la situation dans le Tigré s'est stabilisée. Le rétablissement de la paix a permis la reprise des services de base tels que les communications, l'électricité et les infrastructures de santé, gravement endommagées par la guerre. L'accès humanitaire s'est élargi, et des efforts massifs ont été déployés pour venir en aide aux personnes déplacées et victimes de la famine. Toutefois, la région reste marquée par les cicatrices du conflit.

En résumé, la fin des conflits avec l'Érythrée et dans le Tigré a marqué une étape cruciale vers la stabilité dans la région, permettant notamment au désert du Danakil de retrouver sa place en tant que destination touristique sûre, où la présence militaire n'est plus nécessaire pour assurer la sécurité des voyageurs.

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de Cookies ou autres traceurs pour vous proposer de réaliser des statistiques de visites.

En savoir plus
X